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Aucun accord n’a été discuté entre Abdallah Saleh et Mansour Hadi

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Abd Rabbo Mansour Hadi (G) et Abdallah Saleh, le 10 mars 2011 à Sanaa. ©Dawn

Dans son article intitulé Qui sont à l’origine des rumeurs sur un grand accord entre le Yémen et l’Arabie saoudite, le journal Raï al-Youm écrit que toute solution à la crise yéménite sans la participation d’Ansarallah serait vouée l’échec.

Il est dit dans cet article : « Le front yéménite est ces jours-ci plus calme que jamais, à l’exception des informations circulant sur le choléra et sur les missiles envoyés de temps à autre sur des positions militaires situées sur le sol saoudien ou encore des affrontements épars sur les frontières saoudo-yéménites. Il n’y a eu aucune avancée dans les négociations politiques destinées à résoudre la crise dans ce pays. »

En effet, la seule chose qui paraît évidente, c’est la défaite cuisante de la coalition arabe qui, en dépit du fait que ses avions n’ont cessé de bombarder aveuglément tout le Yémen, n’a pas réussi après deux années et demie à gagner cette guerre et s’en sort en ayant eu à payer un lourd tribut humain et matériel.

Le site américain Just Security a fait part il y a peu d’un accord secret entre Riyad et Sanaa destiné à mettre fin à la guerre. Le site a écrit qu’une rencontre entre des représentants saoudiens et émiratis avec des personnalités du camp Hadi et du camp Saleh avait eu lieu et qu’un accord aurait même été discuté entre les protagonistes. Il ajoute cet accord envisagerait une nouvelle coalition gouvernementale faisant le pont entre le Congrès général du peuple présidé par Abdallah Saleh et le parti al-Islah (branche des Frères musulmans), et que Khaled Behah, l’ex-adjoint de Mansour Hadi, deviendrait ainsi le Premier ministre le temps d’une période transitoire avant qu’un nouveau président ne soit élu, tandis qu’Ahmed Ali, le fils de Saleh, occuperait le poste de ministre de la Défense du Yémen.

L’un des leaders du Congrès général du peuple, qui a voulu garder l’anonymat, a déclaré dans un entretien avec Raï al-Youm : « L’information sur l’existence de ces rencontres est fausse et il y a une bonne raison à cela : le parti du Congrès ne peut pas participer à des négociations en vue d’accéder à un accord sans la participation d’Ansarallah. De telles rumeurs cherchent à créer des dissensions entre Ansarallah et le Congrès général du peuple. »

Ce membre du parti d’Abdallah Saleh a néanmoins affirmé que si des rencontres avaient eu lieu entre des représentants du Congrès général du peuple et des Émiratis — mais pas de Saoudiens —, il n’y avait jamais eu d’accord de négocié.

Il est utile de rappeler que l’émissaire de l’ONU, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed s’est rendu pour un court séjour et après un laps de temps important au Yémen. Les Houthis, qui réclament la fin de la mission d’Ould Cheikh Ahmed, n’ont aucune envie de le rencontrer et l’accusent de parti pris pour Riyad.

Par ailleurs, il semble que Mansour Hadi ne cherche en ce moment qu’à organiser une assise parlementaire à Aden et qu’il exerce en vain des pressions sur des personnalités pour atteindre le seuil légal nécessaire à cette fin.

Parallèlement à cela, les responsables saoudiens tentent d’ouvrir les bras aux chiites d’Irak, pour s’ouvrir ainsi des canaux de communication avec Ansarallah et mettre fin au bourbier dans lequel ils se sont mis au Yémen. Or, ils veulent mettre fin à la guerre sans reconnaître leur responsabilité dans les pertes humaines et matérielles et sans avoir à payer des indemnités au peuple yéménite. Et il ne semble pas que l’on puisse accéder de sitôt à une fin de crise du fait de l’ONU ou de quelques réunions secrètes.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV